Partenariat du musée en Maurienne avec le Québec

En prenant appui sur une histoire comparée de deux des grandes firmes productrices d’aluminium, le français Péchiney et le Canadien Alcan, aujourd’hui regroupées dans le groupe anglo-australien Rio Tinto, le séminaire était consacré à la question "Comment les grandes multinationales de l’aluminium ont-elles construit leur rapport au territoire ? "
Organisé en trois temps, ce séminaire de travail abordait des questions de méthode, les premiers résultats du projet et une sortie sur le terrain, dans la vallée de la Maurienne afin de traiter in situ les conditions de déprise de ces industries et de la place de la patrimonialisation et de la muséification de l’industrie dans ces périodes socialement difficiles. 

Etaient présents : Lucie K. Morisset (professeur en études urbaines à l'Université du Québec à Montréal), Pierre Deschênes (professeur en psychologie organisationnelle à l'Université du Québec à Chicoutimi), Luc Boudreault (directeur général adjoint et secrétaire général du Centre québecois de recherche et développement de l'aluminium), Dominique Barjot (professeur d'histoire à l’Université Paris IV Sorbonne), Anne Dalmasso (professeur d'histoire à l’Université Pierre Mendès France), Philippe Petitpas (chercheur en post-doctorat à l'Université Paris IV Sorbonne) et l'équipe de l'Institut pour l'Histoire de l'Aluminium Maurice Laparra (président), Ivan Grinberg (secrétaire général), Jenny Piquet (gestionnaire de l'information), Claire Lansac (archiviste), Claire Leymonerie (secrétaire scientifique).

* FRALUBEC – Développement local et stratégie globale de deux multinationales de l’aluminium au XXe siècle - regroupait depuis mars 2012 trois laboratoires de recherche universitaires français et quatre universités canadiennes, et soutenu financièrement par l’Agence nationale de la recherche (ANR) et du Fonds de recherche du Québec - Société et culture (FQRSC).
 

En novembre 2013, Maryline Tranchant, la responsable de l'Espace Alu et Gérard Rayrolles, le président de l'AMMA étaient les invités du séminaire régional « La valorisation des territoires de l'aluminium - Mémoires, patrimoines et expérience contemporaine » qui se déroulait à Arvida*, au Québec. Le séminaire avait pour objectif de réfléchir à la mise en valeur du patrimoine de l'aluminium au Québec et en France, et plus particulièrement, à celle des mémoires des habitants des territoires industriels et des travailleurs qui les ont fréquentés. Il réunissait des chercheurs de l'Université du Québec à Montréal, de l'Université Pierre-Mendès-France de Grenoble et des acteurs des différents milieux engagés dans la valorisation du territoire.

Au cours de ces trois jours, l'Espace Alu et l'AMMA ont été au centre de nombreuses présentations et réflexions.

Le séminaire était organisé par Lucie. K. Morisset et Marie-Blanche Fourcade de l'Université du Québec à Montréal, dans le cadre du Groupe inter universitaire de recherche sur la ville, les paysages de la représentation et les identités urbaines, et du projet Mémoires d'Arvida de la Chaire de recherche du Canada en patrimoine urbain et de l'alliance de recherche FRALUBEC.

A l'issue du séminaire, un projet de coopération entre Arvida et la Maurienne se profilait. En effet, l'ensemble des échanges effectués semblait pouvoir être le point de départ de la mise en place d'une collecte et d'une mise en valeur des mémoires des travailleurs de l'aluminium des deux côtés de l'Atlantique.

*Arvida, capitale historique de l'aluminium, est une cité-modèle et une ville industrielle planifiée fondée par ALCOA en 1925, aux bords de la rivière Saguenay, dans la province du Québec, et développée au long du XXème siècle par ALCOA, devenue ALCAN. Arvida est détentrice de records successifs au titre de la plus grande usine aluminière, des plus puissantes centrales hydroélectriques, des plus extravagants exploits constructifs, de la seule « ville construite en 135 jours », voire du premier pont d'aluminium « de tout l'univers ». En juin 2010, la Ville de Saguenay, à laquelle la ville industrielle d’Arvida a été intégrée, a souligné son engagement envers la protection de la qualité architecturale et paysagère d'Arvida en adoptant un règlement de reconnaissance patrimoniale d'envergure sans précédent au Québec, puisqu'il vise plus de 700 maisons.
 

En 2014, les échanges entre l'Espace Alu et le Quebéc se sont poursuivis, en particulier, dans le cadre du projet de collecte de mémoire des "Hommes de l'aluminium en Maurienne".
Une association avec Lucie K. Morriset et Marie Blanche Fourcade, de l'Université du Québec à Montréal parraisait évidente du fait de leur travail sur les Mémoires d'Arvida. Ainsi, Marie-Blanche Fourcade est devenue membre du comité scientifique qui pilote le projet de collecte de mémoire en Maurienne.
En juin 2015, la venue de Marie-Blanche Fourcade a permis un travail intense de réfléxion sur la deuxième partie de ce projet : le renouvellement scénographique du dernier étage de l'Espace Alu, qui sera consacré aux Hommes de l'aluminium en Maurienne.

A l'issue des séances de travail de juin 2015, plusieurs projets ont été avancés dont la réalisation d'un module sur les Hommes de l'aluminium d'Arvida, dans le cadre du renouvellement scénographique du dernier étage de l'Espace Alu.

Depuis mai 2017, le public peut ainsi découvrir dans le nouvel espace de visite « Moments de vie », un module intitulé « Regardons ailleurs…Arvida, ville-usine au Québec ».